L’Atelier de l’ASBL « Le Verre Historique »…

… Est spécialisé dans l’étude et la restitution de verrerie historique La réalisation de nos répliques de verres historiques est uniquement basée sur un apprentissage constant des techniques anciennes et l’étude minutieuse des originaux conservés dans les Musées.

Au fil des années nous avons établi de précieux contacts avec historiens et archéologues, pour développer l’archéologie expérimentale du verre, qui s’est concrétisée par la construction d’un four avec les paramètres de l’an Mil, dans l’Archéosite mérovingien de Blangy-sur-Bresle (France)

Notre objectif est de lever le voile de ce métier magique, de même qu’apporter au grand public un témoignage et une esthétique du passé de cette matière mouvante et vivante qu’est le verre, qui doit tout au savoir-faire de l’Homme dans le couloir du temps, puisque c’est une matière de synthèse.

ARCHÉOSITE DE BLANGY-sur-BRESLE

Quelques étapes importantes de la chaîne de fabrication.
(répliques de modèles de verres mérovingiens)

1/3. Allumage du four.

2/3. Soufflage en moule.

3/3. Applications et décors

1 Une fois que la fusion de la matière première est terminée, il faut une régulière alimentation en bois dans le foyer afin de préserver la température sous le creuset, et maintenir ainsi la viscosité optimale du verre.

2 Le verrier teste la qualité du verre en soufflant à la volée, avec une petite partie de la paraison cueillie dans le four avec le bout de sa canne : A l’aide d’une mailloche (cuillère en bois trempé dans l’eau) il régularise la nouvelle paraison, qui permettra de réaliser l’objet voulu.

3 La paraison est soufflée à l’intérieur d’un moule en bois (préalablement trempé pendant plusieurs heures dans l’eau). Le vase prendra la forme creusée dans le moule.

4 Préparation du fond du vase pour pouvoir poser le pontil (semblable à une canne à souffler, mais qui sert à tenir le verre pour continuer à le modeler).

5 Cueillant le verre petit à petit on réalise un décor.

6 Plusieurs réchauffements sont nécessaires pour que l’objet ne subisse pas de chocs thermiques

7 Enfin, à l’aide de pinces, ciseaux etc…, en surveillant constamment la température on finalise le vase, qui doit correspondre dans les détails les plus infimes à son modèle historique

Le résultat

FOUR DU MOYEN-ÂGE

Ce four, respectant les paramètres du four de type rectangulaire du Moyen Age est le résultat de plusieurs années de travail, d’expérimentations poussées par la passion, l’envie de savoir et la curiosité, mais aussi l’envie d’améliorer la qualité de notre travail – la réalisation de répliques de verrerie du passé. Néanmoins, si le four respecte effectivement des paramètres du passé, nous ne pouvons éviter d’utiliser quelques instruments modernes (sondes relevant la température) afin de garantir la sécurité et des conditions optimales de déroulement des activités. Il faut également tenir compte du fait que la réactivation d’une verrerie du Moyen Age est une entreprise assez onéreuse. Pour exemple : l’assèchement de l’ensemble de la construction dure environ 2 mois ; l’allumage, le réchauffement et la cuisson environ 50 heures, la consommation de bois (noisetier, saule et fur) est alors de 25 à 27 mètres cubes. Le diamètre moyen des bûches varie de 1 à 15 cm.

La matière première est préparée par nous-mêmes, après avoir décortiqué les sources disponibles, et comme pour le four le chemin était pour cela aussi assez ardu : Schedula diversarum Artium (traité de divers Arts), du moine bénédictin Théophile, XIème-XIIème s. Il s’agit du premier manuel technique rédigé en Occident, probablement en Allemagne, et réputé comme étant une source fiable, et il nous a pourtant réservé pas mal de surprises. Pour faire du verre, Théophile préconisait un mélange composé aux deux tiers de cendres végétales, matière à prépondérance potassique, et un tiers de sable de rivière, matière à forte teneur en silice. Mais le manque de silice rend le verre fragile, les composants alcalins du verre se dissolvent au contact de l’eau et l’humidité, et en se combinant avec divers agents contenus dans l’air, ils forment une couche de corrosion (une oxydation très rapide). De toute évidence ce n’était pas le mélange utilisé pour réaliser la magnifique verrerie que l’on peut toujours admirer dans les vitrines des musées.